Alors que les résultats 2020/2021 du Groupe viennent tout juste de paraitre, affichant des chiffres contrastés selon les secteurs d’activités de ses Maisons, Richemont reste dynamique et annonce un revirement stratégique du côté de l’horlogerie…
Le Groupe a présenté il y’a quelques jours les résultats de son exercice 2020 décalé, révélant un chiffre d’affaires annuel en baisse de 8% à 13, 144 milliards d’euros. Si le résultat opérationnel accuse une baisse de 3% par rapport à l’an dernier, son bénéfice net a grimpé de 38%, atteignant les 1,29 milliard. Ces résultats dépassent les prévisions établies par les 17 analystes du consensus AWP, qui projetaient un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros et un résultat opérationnel de 1,35 milliard pour un bénéfice net estimé à seulement 838 millions d’euros. Luca Solca, analyste chez Bernstein, a notamment déclaré que les résultats étaient "largement supérieurs au consensus, grâce à la performance exceptionnelle des maisons de joaillerie".
En effet , le Groupe est largement porté par le dynamisme de ses Maisons joaillières, telles que Cartier, Van Cleef & Arpels ou encore Buccellati. Tandis que le résultat opérationnel de l’horlogerie a enregistré un véritable plongeon, à hauteur de 57% soit 132 millions d’euros, et celui des autres activités, rassemblant entre autres la mode, les accessoires et la fabrication de composants horlogers, a fait face à une chute de 71%, soit une perte de 241 millions, celui de la joaillerie a dépassé toutes les attentes en se hissant à 2,3 milliards d’euros, qui se traduit par une hausse de 2, 3 milliards par rapport à l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires de la Joaillerie surpasse ainsi le niveau atteint avant la pandémie. Grâce à la forte croissance à deux chiffres du chiffre d’affaires au second semestre en particulier, le Groupe fait état d’une marge opérationnelle en hausse de 31% pour le secteur joaillier, véritable pilier de Richemont.

Autre moteur de la croissance du Groupe de luxe, la Chine s’est distinguée cette année avec une reprise plus rapide et plus forte que le Japon et l’Europe qui souffrent encore des effets de la crise sanitaire. Johann Rupert, Président de Richemont, a ainsi relevé une performance en forte hausse de la part de la Chine continentale, à l’origine d’un chiffre d’affaires en croissance de 19% en Asie-Pacifique, région qui représente désormais 45% des ventes du Groupe, forte d’une progression à trois chiffres au quatrième trimestre par rapport à l’an dernier.
Enfin, le e-commerce a également contribué de manière significative aux performances remarquables du Groupe. Les recettes sur Internet ont engrangé une croissance à trois chiffres au cours de l’année et l’ensemble des activités e-commerce du Groupe, portées par les plateformes Yoox Net-à-Porter et Mr Porter, représentent à présent 21% du chiffre d’affaires de Richemont.

Fort de ces résultats solides, le Groupe envisage une nouvelle stratégie, à travers le renforcement des réseaux de distribution de ses Maisons horlogères, qui ont particulièrement pâti de la crise. Pour relancer la croissance de ce secteur, Richemont souhaite ouvrir de nouvelles boutiques multimarques dénommées « TimeVallée » en collaboration avec des détaillants, concept déjà lancé en Chine depuis quelques années. Cette expansion en Europe représente un revirement stratégique face au développement des boutiques monomarques des maisons horlogères au cours des dernières années. Espérons que cette nouvelle stratégie s’avère payante et permette de redorer le blason des maisons horlogères du Groupe en perte de vitesse…

Sources : Zone Bourse, Le Temps, Journal du Luxe.
Par Camille Ramus.