Si le développement durable devient progressivement une préoccupation incontournable pour l’industrie du luxe, certaines marques l'incluent au coeur même de leur identité. Parmi elles, Maison Courbet s'inscrit comme précurseur en la matière en prônant une joaillerie écologique tout en restant fidèle au savoir-faire et à l'excellence du milieu.
C’est Place Vendôme, à l’endroit même où Courbet a installé son premier showroom en 2018, que nous partons à la rencontre de son co-fondateur, Manuel Mallen. Familier du monde de la joaillerie, notamment grâce à ses 25 ans d’expérience chez Richemont et à son poste de directeur chez Poiray, ce dernier nous conte l’histoire de ce projet pas tout à fait comme les autres.
Tout commence il y a quelques années lors de la visite d’un laboratoire de diamant à Anvers avec un de ses amis. Manuel est impressionné par ces diamants de synthèse plus vrais que nature et décide dès lors d'en faire la base d'une nouvelle aventure. Il s'associe alors avec Marie Ann Wachmeister, qui devient dès lors la garante de la beauté des futurs bijoux, dans un domaine où l’esthétique prime avant toute chose.

La maison prend le nom du peintre Gustave Courbet, célèbre pour son œuvre très controversée “A l'Origine du monde”, mais moins connu pour avoir été communard en 1871. Lors de la commune, ce dernier participe au déboulonnement de la colonne érigée place Vendôme en honneur des guerres napoléoniennes, y voyant un symbole du militarisme et de la tyrannie. Changer la Place Vendôme, et ce pour une bonne raison? Cela fait tilt aux oreilles des fondateurs qui lancent la Maison éponyme.
Fidèle à ses principes éthiques, Courbet n’utilise que de l’or recyclé, provenant de téléphones, ordinateurs et cartes graphiques. Un choix hautement responsable lorsque l'on sait que l'extraction aurifère fait partie des activités les plus polluantes pour de faibles résultats. Les diamants utilisés sont quant à eux exclusivement fabriqués en laboratoire avant d'être sélectionnés selon des critères très exigeants. Lorsqu’on lui demande si un diamant de laboratoire peut réellement prétendre à égaler un diamant de mine, Manuel Mallen nous explique que le processus de formation est exactement le même, du carbone mis sous haute pression et haute température. Les avantages? Un nombre d’intermédiaires considérablement réduit et toutes les problématiques liées à son processus d’extraction en moins.

Forte de son succès, Maison Courbet peut d'ores et déjà se vanter d’avoir ouvert une boutique au Printemps Haussmann et se permettre de voir plus grand pour le futur. Parmi ses ambitions, une exportation à l’étranger avec comme coeur de cible la Chine où il existe un marché d'ampleur pour les alliances ainsi que de véritables problématiques liées à la pollution, l’ouverture d’une manufacture de diamant dans le pays basque afin d’assurer une production française, mais également un renforcement des projets liés à la technologie, incluant notamment la réalité augmentée. Un agenda bien rempli !
Réalisé par Sophie Delcher