Cyprien Ngeumani, étudiant d’emlyon et Président du mandat 2021 de Lux’em, nous fait part de son expérience en tant que Conseiller de Vente dans la boutique Christian Dior Saint-Honoré.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Cyprien, j’ai 21 ans, je suis en troisième année du Parcours Grande Ecole d’emlyon Business School. J’ai effectué avant cela une prépa ECS au lycée du Parc à Lyon. Je souhaiterais faire carrière dans le secteur du luxe et j’ai effectué mon stage de première année chez Palomas, une maison de haute chocolaterie lyonnaise, où j’ai été bras droit CEO pendant sept mois. J’étais en charge de tout l’aspect communication et e-commerce, mais j’avais également des tâches en support avec la responsable commerciale, et des missions de logistique. Par la suite, j’ai été embauché chez Palomas pour un CDD à temps partiel en parallèle de mes études pendant cinq mois, jusqu’à mai, après quoi j’ai obtenu un stage chez Christian Dior en tant que conseiller de vente durant trois mois, rue Saint-Honoré.
Pourquoi avoir choisi d’effectuer ce stage ?
Cela me tenait vraiment à cœur d’avoir cette expérience en tant que Conseiller de Vente dans la mesure où j’ai pour ambition de faire carrière dans l’industrie du luxe avec un intérêt particulier pour le merchandising. Je savais qu’il était important d’avoir une expérience sur le terrain pour pouvoir prétendre à ce genre de poste. J’ai donc décidé d’effectuer ce stage de trois mois pendant l'été, ce qui a été très enrichissant.
Comment s’est passé ton recrutement ?
J’ai rencontré un manager de la boutique lors de la conférence en ligne Start Your Journey at LVMH. Suite à cela je l’ai ajouté et contacté sur LinkedIn en lui disant que je cherchais un stage en tant que Conseiller de Vente chez Dior. Je lui ai envoyé ma candidature et de là, j’ai eu un entretien avec lui et le Responsable Adjoint du département Maroquinerie/Joaillerie. C’est comme ça que j’ai été sélectionné.

Quelles étaient les principales missions de ce stage ?
Bien-sûr, c’était essentiellement de la vente, et dans mon cas, je conseillais les clients pour les catégories maroquinerie, joaillerie et accessoires femmes. Je devais veiller au maintien du visual merchandising et au maintien des stocks. Une grosse partie de la mission était le clienteling, la fidélisation de la base de clients, car la particularité du secteur du luxe est le suivi des clients de manière spécifique et individuelle. Il faut donc maintenir le lien avec le client, j’ai beaucoup apprécié cet aspect.
Qu’est-ce-que tu as préféré ? Qu’est-ce-que tu as moins aimé ? Est-ce-que des choses t’ont surpris ?
La partie que j’ai préférée a été de conseiller les clients, car c’est là que l’on peut apporter sa personnalité, son style, sa sensibilité envers la maison, faire découvrir la maison et la boutique aux clients, et lier une vraie relation avec les clients. Les discussions avec les clients vont parfois au-delà de la marque, c’est très enrichissant. J’ai aussi aimé pouvoir assister aux briefs des managers qui ont lieu chaque matin, ce qui nous permet de connaître la performance de la boutique, les axes d’amélioration, ou encore les actualités de la maison qui viennent du siège comme l’arrivée en boutique des nouvelles collections.
J’ai moins aimé les missions plus rébarbatives comme la préparation des paquets : il faut faire les boîtes, y mettre du papier de soie, les rubans… C’est plus manuel et répétitif. Ce n’était bien sûr pas le cœur de ma mission cependant.
J’ai été surpris par la polyvalence des Conseillers de Ventes. Je me suis rendu compte qu’un Conseiller de Vente ne fait justement pas que de la vente, il y a toutes les tâches annexes, comme l’encaissement (ce qui n’est pas le cas dans toutes les boutiques de luxe), la gestion des stocks et l’inventaire, le visual merchandising, et la partie clienteling qui est assez chronophage. Aussi, chaque Conseiller doit gérer une catégorie de produits, comme la catégorie souliers, la catégorie soie…
C’est donc surtout la diversité des tâches qui m’a le plus surpris.

Peux-tu décrire le déroulement typique d’une vente ?
Le client est accueilli par un hôte en arrivant dans la boutique, qui le débarrasse de ses affaires, lui propose du gel hydroalcoolique au vu de la situation sanitaire… Le client est ensuite pris en charge par le floor manager, qui lui demande ce que l’équipe peut faire pour lui, ce qu’il vient chercher. Le floor manager le dirige vers une personne de l’équipe. Si sa demande était en lien avec ma catégorie de produit, je pouvais alors le prendre en charge. S’il ne connaît pas la boutique, je lui propose une visite rapide, ou au moins des étages qui l’intéressent, et je lui propose quelque chose à boire. Ensuite, je lui présente la collection et les différents modèles. Le client peut alors essayer les produits présentés et l’on passe à la vente en entrant le client sur le fichier fidélité ou en updatant son profil et enfin en réalisant l’encaissement. Suite à cela, je prépare moi-même son paquet et le lui remets en main propre en le raccompagnant jusqu’à la porte.
Quelle a été ton expérience de vente la plus folle ?
Plusieurs ventes m’ont marqué, mais je dirais que la vente la plus folle que j’ai faite est celle de deux saddle bags en python à des membres de la famille royale du Qatar. C’était assez surprenant, parce que je ne connaissais pas leur identité en les voyant arriver. Ce n’est qu’en effectuant la détaxe que je m’en suis rendu compte. C’est l’un des plus gros paniers que j’ai faits durant mon stage.
En quoi ce stage est-il une valeur ajoutée à ton parcours ? Penses-tu pouvoir rebondir sur d’autres opportunités suite à celui-ci ?
Cette expérience m’a permis d’avoir un lien fort avec les produits et de bien les connaître. Au quotidien, je pouvais les manipuler, les comparer… Cela m’a appris à tenir un discours sur ceux-ci. La partie la plus importante encore est que cela m’a permis de connaître la clientèle de la maison, et de manière générale, du secteur du luxe. C’est une clientèle particulière, internationale, d’autant plus dans le cadre d’un flagship comme celui-ci. Lorsque l’on veut travailler dans le marketing ou le merchandising, c’est important de connaître les attentes des clients, et grâce à une expérience sur le terrain, c’est le cas. Je rajouterais que cela m’a permis de prendre connaissance de la réalité du terrain, de l’expérience des collaborateurs qui y sont, et je pense que lorsque l’on travaille au siège, c’est quelque chose que l’on a tendance à oublier. Au sein de mes futures expériences, cela me permettra sans doute de prendre de meilleures décisions stratégiques.
As-tu aimé ton environnement de travail ?
J’ai adoré. La boutique est un magnifique flagship sur cinq niveaux, qui a ouvert en janvier 2020. L’équipe a été recrutée assez récemment, il y a beaucoup de diversité, elle est très jeune. La moyenne d’âge doit certainement être inférieure à 30 ans. Tout le monde est très bienveillant, les stagiaires ont été très bien accueillis, et on n’a pas senti de compétition, il y avait un bel esprit d’équipe. C’est quelque chose qui m’a marqué durant ce stage : sur le terrain, on est toujours dans le rush et sans esprit d’équipe, on ne peut pas y arriver et satisfaire les clients. Cette entraide était vraiment appréciable, et c’était vraiment une belle expérience et je garde un très bon souvenir de l’équipe avec laquelle j’ai travaillé.
Ce stage t’a-t-il donné envie de postuler à nouveau chez Dior par la suite ?
Tout à fait. Avant d’arriver, Dior était déjà l’une de mes maisons préférées, et cela s’est confirmé avec cette expérience. Je commence actuellement mes recherches pour mon stage de janvier, et j’ai vraiment envie de continuer au sein de la maison, ou du moins, au sein du groupe LVMH.
Y’a-t-il quelque chose que tu souhaiterais dire aux étudiants qui souhaitent effectuer le même type de parcours que le tien ?
Je vous conseille vraiment de passer par la case boutique. C’est très formateur, on apprend beaucoup sur l’industrie du luxe quand on est sur le terrain. Cela vous servira pour toute votre carrière.

Réalisé par Pauline Paris