Aujourd'hui, Romain Bouheret nous partage son expérience dans l'univers de la cosmétique de luxe dans deux entreprises prestigieuses.
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je suis Romain Bouheret, j’ai 23 ans et je suis en master 2 à l’IESEG Lille. Je suis actuellement en semestre de mémoire qui porte sur les enjeux du refill dans l’industrie de la beauté. Je sors tout juste d’une année de césure où j’ai pu bénéficier de deux expériences dans le milieu du luxe de la beauté. Une première expérience en skincare chez Biotherm (L’Oréal division luxe) en tant qu’Assistant Chef de Produit, puis une seconde expérience en parfum chez Dolce&Gabbana Parfum et Serge Lutens.
Qu’est-ce qui t’a attiré dans le milieu du luxe et dans le marketing ?
J'ai toujours été attiré par le milieu du luxe dans son ensemble que ce soit les accessoires, la maroquinerie, la beauté ou le textile. C’est l’opportunité de rejoindre L’Oréal qui m’a orienté vers la beauté. En effet, l’entreprise se tourne vers des profils atypiques comme le mien puisque j’ai une formation plus commerciale qui m’a poussé à faire du marketing. J’ai commencé par une expérience chez Unilever où cela m’avait plu d’être au contact du produit, en revanche je ne voulais pas être sur le terrain en permanence. D’où mon penchant pour le marketing international où il y a beaucoup de missions diverses et variées. J’aime faire des choses différentes et ne pas avoir de routine.
Pour revenir sur le choix du luxe, ce qui m’a poussé à choisir ce secteur et plus particulièrement la beauté, c’est le fait d’avoir la main-mise sur le produit. En tant que Chef de Produit on est expert de celui-ci, a contrario de l’industrie du textile où la direction artistique se charge de la création et le marketing de supporter les ventes. En ce qui concerne le soin, c’est au marketing développement de savoir quels sont les ingrédients qui plaisent à la clientèle, quelle formule pourrait marcher notamment grâce à l’aide d’autres collaborateurs (laboratoires, ingénieurs…). Créer un produit de A à Z est quelque chose qui me plait particulièrement.

Quelles sont tes missions principales sur ce poste (Shiseido) ?
A la différence du Chef de Produit où l’objectif est de créer un produit, le marketing opérationnel est en charge de la commercialisation. Il s'agit de mettre en œuvre au mieux les ressources qui nous ont été données par le marketing international. Cela concerne notamment toute la partie analytique: recherche infos NPD, analyse marché, analyse performance hebdo avec les résultats produit par produit, interprétation en fonction des différents événements marketing ou KCP.
Il y a donc une grosse partie analyse pour voir les résultats des actions entreprises.
J'ai également travaillé sur des présentations retailer qui ont pour but de présenter au mieux les nouveautés aux retailers (Sephora, Marionnaud, Nocibé…). Pour ce faire nous élaborons un plan 360 avec des actions détaillées de ce qu’on aimerait entreprendre avec les retailers (budget, chiffres, forecast vente et clients), nous devons aussi justifier l’importance d’un produit par rapport à un autre.
Chez Serge Lutens j'étais responsable marketing des différents stands (flagship) sur lesquels nous échangions autour des moyens moteurs à mettre en avant dans la mesure du budget. : produits contre achat, échantillons, approvisionnement, animation.
Qu’est-ce que tu préfères et qu’est-ce que tu aimes moins dans ton quotidien d’Assistant Chef de Produit ?
En marketing développement, j'apprécie la main-mise sur le produit et être à l'origine de celui-ci. C'est une fierté de savoir qu'on a participé à sa création, en particulier lorsque l'on rentre dans une boutique et qu'on le voit. Néanmoins, l'international requiert énormément de travail et de rigueur. Il ne faut pas avoir peur des horaires et des efforts à fournir.
En marketing opérationnel, on est beaucoup plus porté sur les chiffres et la réalité du produit. C'est bien beau de le créer mais il faut aussi suivre son évolution. C'est impressionnant de voir à quel point on peut pousser les analyses au niveau du détail : qu'est-ce-qui a marché ou pas marché, pourquoi, dans quels pays ...
Cependant, en opérationnel on se trouve au bout de la chaîne et les moyens qu'on aimerait mettre en avant ne le sont souvent pas.

Peux-tu nous raconter comment s'est passé ton processus de recrutement ?
J'ai trouvé l'annonce sur le site recrutement carrière et j'ai postulé à deux offres : Assistant International et Opérationnel. A la suite de ça j'ai eu un court entretien RH avec des questions classiques. Un mois et demi plus tard j'ai été convié au Shiseido Day, une journée consacrée au recrutement des stagiaires Shiseido. Celle-ci s'est déroulée en ligne de 10h à 17h avec au programme une présentation du groupe et des marques, et des entretiens l’après midi avec différents managers. A l'issu de ces entretiens les candidats devaient classer les différents employeurs en fonction de leur préférence. Rapidement après, j'ai eu un rappel de la RH pour valider le classement et voir si j'étais également le coup de cœur d’un des managers. Ce processus s'apparente de près au speed dating.
As-tu des conseils pour les futurs stagiaires ?
Shiseido reste une entreprise familiale, il est important d'avoir un bon esprit d’équipe et d'être orienté travail mais avec une volonté d'établir une "relation" avec ses collègues. Il faut montrer son aisance avec les chiffres et les logiciels d'analyses comme Excel.
La suite pour toi ?
Je débute mon stage de fin d'études en janvier prochain chez L’Oréal mais cette fois-ci pour Lancôme en Marketing International Développement où je travaillerai sur les crèmes anti-âge. Je suis vraiment content car après toutes ces expériences en marketing je sais que c'est le développement qui me fait vibrer et dans lequel je vais m'épanouir.

Interview réalisée par Thaïs Cador