Au terme de cinq années de collaboration en faveur d’une industrie plus responsable, le Coloured Gemstones Working Group (CGWG), qui réunit les plus grandes Maisons de Joaillerie et compagnies minières de pierres précieuses, lance la plateforme « Gemstones and Jewellery ».
Dévoilée ce jeudi 29 avril au cours du 14e Forum de l’OCDE sur les chaînes d'approvisionnement responsables en minerais, réunissant des représentants des pouvoirs publics, des entreprises et de la société civile autour d’échanges mettant à l’honneur les meilleures pratiques et les enseignements tirés en matière d'approvisionnement responsable, la Gemstones and Jewellery Community Platform est une plateforme communautaire numérique et gratuite à destination de toutes les entreprises du secteur de la mine au retail. Fait notable, le projet a su galvaniser les plus grands Groupes et Maisons de Joaillerie : LVMH, Chopard,Kering, Richemont et Swarovski ont uni leurs forces et se sont associés aux sociétés minières Gemfields et Muzo afin de mener de front ce tournant responsable de l'industrie de la Joaillerie.

Afin de contribuer à l'harmonisation des attentes en matière d'approvisionnement et de production responsables, le CGWG a également collaboré avec divers organismes et associations, notamment le Responsible Jewellery Council (RJC), système de certification pour l'industrie mondiale de l'horlogerie et de la bijouterie, et la Confédération mondiale de la bijouterie (CIBJO), et d'autres partenaires tels que GemCloud. Conçue autour de ces valeurs de partage et de collaboration, la plateforme a pour but d’offrir un accès gratuit à des ressources et outils créés grâce à l’engagement de plus de 150 entreprises au cours des trois dernières années. Ces contenus online sont destinés à aider les organisations de tous types et tailles et structures à consolider leurs connaissances et leurs moyens d’action autour de plus de 40 thèmes axés sur la notion de durabilité au sein du secteur des pierres précieuses de couleur - de l'approvisionnement responsable et de la diligence raisonnable aux droits de l'homme et du travail, en passant par la protection de l'environnement - mais aussi à mettre en place des formations, et à démontrer leurs efforts pour améliorer leurs performances sociales, environnementales et de gouvernance.

En effet, contrairement à l’industrie du diamant, articulée autour de grandes bourses telle que celle d’Anvers et de mines incontournables, l'industrie de la pierre précieuse de couleur est constituée d’une myriade d'intervenants locaux disséminés tout autour du globe. Dans ce contexte, assurer un approvisionnement responsable s’avère particulièrement complexe. C’est pourquoi la Gemstones and Jewellery Community Platform propose entre autres un outil numérique de diligence raisonnable, en accès libre et étape par étape, que toutes les entreprises peuvent utiliser pour contribuer à la mise en place d'une chaîne d'approvisionnement transparente et traçable.

Il s’agit là d’une collaboration inédite, jugée indispensable par tous les leaders de l'industrie.
« La beauté d'une pierre précieuse ne dépend plus simplement de sa couleur, de sa taille, de sa clarté et de son carat, elle dépend également de son histoire et des conditions dans lesquelles elle a été extraite et transformée », affirme Hélène Valade, directrice du développement environnemental chez LVMH. « Ce n'est qu'à travers une collaboration comme au sein du CGWG que nous pourrons apporter un changement véritable et durable dans le secteur et ajouter une pierre à l'héritage de l'approvisionnement responsable en minerais. »
En outre, cet enjeu de traçabilité fait partie intégrante de la nouvelle stratégie environnementale LIFE 360 présentée en 2020 par le Groupe, dont 100% des chaînes d'approvisionnement stratégique seront dotées d'un système de traçabilité dédié à l'horizon 2030.
« Nous croyons au pouvoir de la collaboration industrielle pour relever les défis de la chaîne d'approvisionnement responsable » renchérit Matthew Kilgarriff, Directeur de la RSE chez Richemont, dont on sait l’attention toute particulière portée à la traçabilité des métaux, problématique centrale pour les fleurons du Groupe tels que Cartier et Van Cleef & Arpels. Géraldine Vallejo, Directrice du programme de développement durable de Kering, partage également ces convictions avec enthousiasme et rappelle : « La durabilité, plus que jamais, est inhérente au luxe.»
Si la Joaillerie parait ainsi avoir relevé le pari de l’union en faveur de la durabilité, d’autres secteurs tels que la Mode et la Maroquinerie souffrent encore de l’absence d’harmonisation des initiatives : nous nous rappelons tous l’absence de LVMH et Richemont parmi les signataires du Fashion Pact porté par Kering…. Espérons donc que cette alliance au sommet permettra d’ouvrir une nouvelle ère dédiée à la collaboration entre grands Groupes pour façonner, ensemble, le luxe de demain.
Sources : LVMH, Kering, Zone Bourse, Le Point.
Par Camille Ramus